Echo des livres du 12 novembre 2016

Un écho sous le soleil, et ça, ça fait du bien… d’autant que Claude, grande pourvoyeuse de brioches, est là ! On attaque, car beaucoup de livres à commenter ce mois-ci

Evelyne a lu :

"Seul dans Berlin" par Hans Fallada


Met en scène le quotidien d'un immeuble de la rue Jablonski où citoyens allemands, juifs ou non, persécuteurs et persécutés, tentent de survivre dans des conditions extrêmes : ambiance de peur, de méfiance et de violence. On vit une immersion dans une période de peur totale. C’est très bien écrit, et, quelque, part, très actuel.





"Double nationalité" par Nina Yargekov


Bon, alors, j’ai lu 100 pages, puis j’ai arrêté. Dans un aéroport, une jeune femme se retrouve amnésique. Elle va essayer de reconstituer sa personnalité, au fur et à mesure des indices qu’elle glâne.J’aime pas son écriture.

"Station eleven" par Emily St John Mandel


La civilisation s'est effondrée suite à une pandémie. Une troupe itinérante propose du Shakespeare aux survivants, symbolisant l'espoir et l'humanité. L'existence de plusieurs personnages est liée à celle d'un acteur connu décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, se révèle un fil conducteur entre eux. 

Je l’ai lu sur proposition de Sandrine….et j’ai tout lu, je suis allée jusqu’au bout. C’est de l’anticipation : pas mal, mais pas neuf.


"Bilqiss" par Saphia Azzedine


Une femme fait l’appel à la prière en haut du minaret, un matin tôt… mais c’est pas vraissemblable, pas crédible !

 

 

 

 

 

Claude a lu :


"Ma part de gaulois" par Magyd Cherfi


Pour moi, voici le livre le plus réussi pour parler de la banlieue, des bandes, des filles algériennes, de la mère, des machos et des gros bras, sur la difficulté d’être celui qui réussit à l’école française ( le « pédé »)… jubilatoire

 
Hélène nous informe que Magyd Cherfi sera à Arles le 6 décembre, et lira des extraits de ses premiers livres.
 

"Le rouge vif de la rhubarbe" par Audur Ava Olafsdottir


La petite Agustina, fragile et solitaire, vit en Islande auprès de Nina et Vermandur tandis que sa mère, universitaire émérite, est partie explorer les espèces migratoires aux antipodes. Elle aime descendre seule sur la plage avec ses béquilles pour méditer sur l'inconstance de la vie. En secret, elle fomente elle aussi un grand voyage pour accepter sa destinée : l'ascension de la Montagne. 

Les lettres de la maman à sa petite fille sont charmantes, et énigmatiques. La petite est rêveuse, et espère aller mieux. Ce livre est un enchantement, un conte : elle va gravir la montagne !

"La perfection du tir" de Mathias Enard


Le héros est un tireur d’élite, dans une ville en guerre. Il tire vraiment sur tout, dans une démarche quasiment artistique. C’est un perfectionniste : il veut atteindre le tir parfait, il s’exerce…


"Sens dessus dessous" par Milena Agus


Une jeune étudiante de Cagliari observe la vie de son immeuble et le quotidien de ses occupants. D'origine modeste ou à l'aise financièrement, tous se croisent chaque jour : la famille Johnson qui occupe tout le dernier étage, surnommé Buckingham Palace, Anna, la femme de ménage, Alice, Giovannino et les autres. 

A la lecture de ce livre, on a tous envie d’être amoureux !!!

 

Françoise a lu :



"Dans la mer, il y a des crocodiles" par Fabio Geda


Enaiat a dix ans lorsque sa mère l'oblige à fuir leur petit village de Nava, dans la vallée de Ghazni, en Afghanistan. Elle l'abandonne de l'autre côté de la frontière, au Pakistan, pour le protéger car Enaiat appartient à l'ethnie mongole, persécutée par les Pachtounes et les talibans. Pour lui débute alors un périple de cinq années jusqu'en Italie en passant par l'Iran, la Turquie et la Grèce.

L’auteur est éducateur spécialisé en Italie. Le récit qu’il relate n’est absolument pas larmoyant : l’accent est mis sur les belles rencontres que fait l’enfant. C’est un très beau récit !

"Le sang des Atrides" de Pierre Magnan


C’est un peu un polar régionaliste, sans aspect réducteur aucun ! L’écriture retranscrit bien l’atmosphère des années 1950, 1960. Les personnages sont de vrais tableaux, très complets, précis. Je me suis régalée !
(et Sandrine est aux anges, car fan de Giono et Magnan, depuis la nuit des temps… de Barjavel aussi)

 

Denise a lu :



"Petit pays" de Gaël Faye


Burundi, 1992. Gabriel a 10 ans. Il vit dans un confortable quartier d'expatriés avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite soeur Ana. Alors que le jeune garçon voit avec inquiétude ses parents se séparer, la guerre civile se profile et, par vagues successives, la violence envahit le quartier.

L’auteur est un rappeur, il a aussi été homme d’affaires à la City. C’est la copie conforme de Stromae… c’est bien un tutsi physiquement ! Il a d’abord rappé « petit pays », avant d’en faire un livre. Les élections, organisées par les colons vont disloquer le pays. Gabriel va lui aussi se disloquer, n’est plus ni français, ni burundi… plus rien. C’est sur comment le paradis s’effondre. L’écriture est absolument magnifique !

 

Chantal a lu :



"Brève histoire de sept meurtres" par Marlon James


Partant des événements et des personnages entourant la tentative d'assassinat de Bob Marley, chanteur reggae pacifiste, en décembre 1970, cette fresque épique dépeint les sombres pouvoirs qui régissent la société, en Jamaïque comme aux Etats-Unis.

Des jeunes du ghetto veulent assassiner Bob Marley lors d’un concert. C’est trop foisonnant, et on n’a aucun repère culturel ! Et en plus , c’est un pavé de 850 pages ! J’ai arrêté à 150…
 

"Héloïse ouille !" par Jean Teulé


Sur les amours tumultueuses d’Héloïse et Abélard : d’une grande ironie, et sur la sexualité à fond la caisse !...en termes moyenâgeux, en plus ! j’ai appris plein de choses sur eux deux, …dont l’origine du ouille !
C’est vraiment très bien !
( à noter que Chantal a emprunté ce livre après qu’une dame lectrice nous l’ait ramené, la bouche un peu pincée, en disant : « Alors là, franchement, il va trop loin Jean Teulé ! Il exagère ! » )

 

"Deux ans, huit mois, et vingt-huit nuits"  de Salman Rushdie


C’est le premier de ses livres que je lis. Celui-ci, je l’ai arrêté au milieu. Au début, c’est génial, car c’est un grand conteur. Mais quand on arrive à nos jours, on décroche. Le message est cousu de fil blanc.
Du coup, j’ai lu « Furie » : mise en scène de trois femmes de l’antiquité, à travers le regard qu’il porte sur trois femmes de son propre entourage actuel. Là, j’ai tenu, et fini… mais pas dans le cas du dernier!

 

"Ça va aller, tu vas voir"  par Christos Ikonomou


Alors là, tu vois la Grèce sous la pluie, le vent, le froid…ou la canicule. Il y a la peur de l’avenir aussi… mais, toujours des éclaircies !

 

Hélène a lu :

"Désorientale" par Négar Djavadi


Kimiâ Sadr, née à Téhéran puis exilée en France, suit un protocole d'insémination artificielle pour avoir un enfant avec son amie, Anna. Dans la salle d'attente, elle se remémore ses souvenirs, sa famille, ses parents, opposés aux différents régimes en place. Un récit qui évoque l'Iran des années 1970, la France d'aujourd'hui, l'exil, l'homosexualité, l'identité et la transmission.

L’héroïne est un femme iranienne, mais de « bonne » famille : les enfants sont francisés très tôt. Forçée à l’exil, car ses parents sont des opposants au Shah, puis à Khomeiny : elle arrive toute jeune en France, et pour elle, le changement est radical. La forme du roman est similaire à celle de contes persans. C’est un livre original, où je me suis régalée, surtout dans la partie orientale, avec les familles foisonnantes

"Continuer" par Laurent Mauvignier


Sybille, à qui la jeunesse promettait un avenir brillant, a vu sa vie se défaire sous ses yeux. Craignant d'avoir tout raté, elle décide d'empêcher son fils, Samuel, de réaliser les mêmes erreurs. Elle organise alors un voyage de plusieurs mois avec lui à cheval dans les montagnes du Kirghizistan.
Voici un très beau texte, écrit dans un souffle. Absolument magnifique ! 

"Tropique de la violence" par Natacha Appanah


L’auteur est née en 1973 sur l’île Maurice. Là, on plonge dans l’enfer de la jeunesse livrée à elle-même dans Mayotte. On suit 5 destins, 5 ados, chacun seul.
L’écriture est très belle. Il s’agit d’une écrivain à découvrir !

 

 

Sandrine a lu



"Après l’hiver" par Guadalupe Nettel


Les voix croisées de Claudio, exilé cubain à New York, et de Cécilia, jeune Mexicaine installée à Paris, se succèdent pour raconter leurs histoires, avec leurs deuils, leurs ruptures et leurs blessures, mais aussi leur quotidien, leurs passions et leurs névroses. Jusqu'au jour où le hasard les fait se rencontrer et s'aimer à Paris.
 En fait, il n’y a pas que ces deux personnages dans le livre, mais ce sont les deux narrateurs du livre. Je crois que c’est un livre sur la solitude, et sur l’amour, deux thèmes de prédilection de Guadalupe Nettel. Là où elle est virtuose, pour moi, c’est lorsqu’elle nous promène dans la psyché de ses personnages, avec une justesse, une intelligence et un amour… ! C’est un grand plaisir !

Voilà, c’est déjà fini, et le suspense est entier : Séverine sera-t’elle avec nous pour le prochain écho ? Claude apportera-t’elle des brioches ? Nous le saurons le 10 décembre, date du prochain Echo des livres.

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