L’Étrangère, de Valérie Toranian

« L’Etrangère » met en scène la vie de la grand-mère de l’auteur. Arrivée à Marseille après un long et douloureux périple, depuis l’Arménie, en passant par Alep et Constantinople, elle se fond dans la vie locale mais garde ses blessures, et surtout son identité. Valérie Toranian rend un magnifique hommage à son aïeule et inscrit ainsi son récit dans l’Histoire universelle. 


L’Étrangère, de Valérie Toranian


L'Etrangère de Valérie Toranian

Aravni garde farouchement le silence sur sa vie, son exode, son intégration en France. Mais c’est sans compter sur le profond désir de la narratrice de connaître l’histoire de sa famille paternelle. Valérie est tenace, elle use et abuse de stratèges pour faire parler sa grand-mère, notamment en donnant une place prépondérante à la cuisine arménienne. Valérie laisse sa grand-mère la nourrir à défaut d’échanges verbaux. Forte, fière, secrète, pudique et méfiante, celle-ci ne dévoilera son histoire que peu de temps avant sa mort.



L’écriture simple mais pleine de finesse dans le choix des mots, des descriptions et des situations permet une fluidité du récit et donne une force surprenante aux sentiments pudiquement dévoilés au fil des pages. Tendresse, amour, humour, dérision sont les outils de l’auteur pour raconter la souffrance d’un peuple. Les atrocités subies par ce peuple sont pourtant terrifiantes et l’évocation du long voyage forcé, entassé dans des trains, ne sont pas sans nous rappeler d’autres génocides.

Isabelle M.

Sur le même sujet vous pouvez aussi lire la bande dessinée Le fantôme arménien de Thomas Azuelos, Laure Marchan et Guillaume Perrier et regarder le film Le voyage en Arménie de Robert Guédiguian

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