La Tour Sombre : pas encore adapté à l’écran et on se demande bien pourquoi

Considéré par son auteur comme son cycle le plus important, cette saga épique en huit volumes est une somme au carrefour de toutes les œuvres de Stephen King, dont la rédaction s’est étalée sur presque 50 ans ! Adaptée en BD, la Tour Sombre fait de l’œil au cinéma et à la TV, mais le projet ne se concrétise pas.



Le cycle de la Tour Sombre écrit par Stephen King :
  1. Le Pistolero
  2. Les Trois Cartes
  3. Terres perdues
  4. Magie et Cristal
  5. Les Loups de la Calla
  6. Le Chant de Susannah
  7. La Tour sombre
  8. La Clé des vents

Adapté en bandes dessinées par Robin Furth, Peter David, Jae Lee et  Richard Isanove


Mega fiction


Le cycle de la Tour Sombre est Inspiré d’un poème de Robert Browning, "Le chevalier Roland s'en vint à la Tour Noire". Le King lui-même considère cette saga de Fantasy comme "la Jupiter du système solaire" de son imagination.

Le fait est que le récit est particulier, à la fois œuvre de Fantasy, saga horrifique, Western déjanté le tout saupoudré de SF Postapocalyptique. On y croisera des cités futuristes en ruines, des androïdes, des crabes géants et même des trains intelligents qui jouent aux devinettes…

D’ailleurs, la saga est située au carrefour de tous les univers imaginés par Stephen King durant sa carrière d’écrivain. Il l’a souvent écrit dans les passionnantes préfaces et postfaces des volumes de la Tour Sombre : c’est la saga qui contient toutes les autres.

On est donc dans un univers partagé ou les évènements du Fléau ont eu lieu depuis longtemps, ou divers personnages d’autres romans sont évoqués et où Stephen King en personne fait une apparition.


Fantasy de cowboys


À l’origine, le premier volume du cycle, Le Pistolero, est le recueil de cinq nouvelles feuilletonesques. Des nouvelles de jeunesse, dans lesquelles ont sent bien que le style de l’auteur est encore vert.



Pourtant, un élément rend ce roman très intéressant : pour écrire son récit de Fantasy, Stephen King s’inspire non pas des Elfes de Tolkien, mais des cowboys de Sergio Leone.

Ici pas d’épées, mais des révolvers puisque les chevaliers sont des Pistoleros. Une caste disparue dont Roland de Gilead est le dernier représentant alors qu’il arpente les terres désolées d’un monde en perdition, en quête de la Tour Sombre, le centre de tous les univers.

Une ambiance de Western Spaghetti poussiéreuse et crépusculaire à souhait qui renforce l’impression que le monde de Roland est en décrépitude. Tout au long de la saga on retrouvera cette sensation d’univers patiné, proche de la fin. Même en présence de technologie futuriste très avancée, tout est en ruine, rouillé depuis des siècles. Ici les intelligences artificielles sont devenues folles à force de solitude.


"Mon monde est comme un gigantesque bateau échoué assez près du rivage pour que la plupart de ses épaves soient rejetées par la mer sur la plage. Bien des choses que nous trouvons sont fascinantes, quelques-unes peuvent nous être utiles, si le ka le permet, mais ça n'en sont pas moins des épaves. Des épaves dénuées de sens."
Magie et Cristal

Sans compter toute une gallerie de « gueules », d’écorchés vifs, de laissés-pour-compte qui n’auraient pas dépareillés dans les films de Sergio Leone.


Imaginaire torturé


Bref, La Tour Sombre est une œuvre massive, à la puissance d’évocation prodigieuse, représentative de la folie de son auteur.

Que ce soit dans les obsessions de Roland, dans la description et la nostalgie d’un "monde qui a changé" et qui semble échapper aux lois de la logique, dans ses paysages surréalistes et gigantesques ou dans cet improbable groupe de héros hétéroclites (un ancien héroïnomane, une schizophrène et un garçon de 11 ans), La Tour Sombre est une œuvre barrée très représentative de l’univers de son auteur, tout en étant paradoxalement celle qui s’éloigne le plus de son style habituel.

Il est à noter que le cycle a été adapté (étendu plutôt) en bandes dessinées aux États-Unis, dans une série qui raconte des évènements extérieurs aux romans. N’ayant pas lu cette série, je ne m’étendrais pas dessus.

Pourtant, la matière est là pour donner naissance à une saga audiovisuelle ambitieuse à la croisée du Western, de l’horreur et de la Science-fiction.



Projet audiovisuel contrarié


D’autant plus que le projet existe, puisque le passage à l’écran est prévu depuis des années.

Une Arlésienne, qui devait mélanger films et série TV pour raconter l’ensemble de cette saga gargantuesque (une trilogie cinématographique et une série pour lier chaque film).

Ron Howard devait réaliser les films, Viggo Mortensen et Javier Bardem étaient pressentis pour le rôle de Roland.

Malheureusement, ce séduisant projet semble en sommeille pour une durée indéterminée. Quel dommage !



Nicolas

Aucun commentaire:

Fourni par Blogger.